1/4 Mardi 8 mars 2022
Mardi 8 mars 2022
- 15h30 à 17h30
Interprétation simultanée français<>anglais
Synthèse de la rencontre (PDF)
Enregistrement vidéo de la rencontre :
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Discussions modérées par Julia Morandeira avec la participation d'Elfi Turpin
Cette première rencontre adopte une perspective à la fois sociale, économique et historique afin de cartographier et déconstruire les conditions structurelles et matérielles générant des pratiques institutionnelles asymétriques. Sont considérées de multiples approches animant la sphère culturelle, à la croisée des pensées féministes, post-coloniales, queers ou intersectionnelles.
Les conditions historiques et socio-politiques des inégalités de genre et de l’exclusion
Angela Dimitrakaki & Elke Krasny
Comment exposer en féministe ?
Xabier Arakistain & Elisabeth Lebovici
L'art peut agir comme un observatoire capable d'identifier et de réfléchir aux inégalités systémiques. Les relations sociales façonnent nos existences et certaines œuvres permettent de mettre à nu les mécanismes qui régissent cette dynamique. Les œuvres d'art et les pratiques curatoriales, par leur nature politique, sont des outils pour soutenir ou contester le statu quo et ce, dans chaque contexte historique spécifique. Comment aller au-delà de la seule politique paritaire, tant au niveau du décompte des artistes femmes au sein des expositions que de la composition des équipes au sein des institutions artistiques ? Comment conceptualiser et organiser des « expositions féministes », et se confronter aux inégalités de sexe, de genre, d’identité sexuelle, de classe et de race d’une manière qui transcende la simple question de la représentation au sein des programmes institutionnels ?
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- • Julia Morandeira
Julia Morandeira Arrizabalaga est chercheuse et curatrice. Elle travaille comme curatrice du programme post-universitaire au BAK – basis voor actuele kunst, et en tant que professeure au sein du Master du Dutch Art Institute, à la ArTEZ University of the Arts. Julia Morandeira publie de nombreux textes sur les intersections entre la théorie critique, les études culturelles et les pratiques artistiques et éducatives, et a également exercé le rôle de consultante pour diverses structures et programmes pédagogiques et culturels. Sa pratique s'articule autour de projets de recherche curatoriale menés sur le long terme, qui se matérialisent à travers de multiples formats, structures et gestes, tels que Canibalia ; Be careful with each other, so we can be dangerous together ; Nothing is true, everything is alive ; Social Choreographies ou encore Night Studies, pour n'en citer que quelques-uns.
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- • Angela Dimitrakaki
Angela Dimitrakaki est autrice et historienne de l'art. Elle est maîtresse de conférences en histoire et théorie de l'art contemporain à l’Université d’Edinburgh. Elle travaille notamment sur le féminisme et le marxisme et a écrit plus de quatre-vingts essais sur l'art, le travail et la politique. Elle a également coédité les numéros spéciaux de la revue Third Text sur Antifascism/ Art/Theory (2019) et Social Reproduction and Art (2017), mais aussi les livres Politics in a Glass Case: Feminism, Exhibition Cultures and Curatorial Transgressions (2013) et Economy: Art, Production and the Subject in the 21st Century (2015). Elle est l’autrice de Gender, ArtWork and the Global Imperative (2013, Manchester), et Art and Globalisation: From the Postmodern Sign to the Biopolitical Arena (2013, Athens). Elle a été distinguée par un prix pour son œuvre de fiction rédigée dans sa langue natale, le grec. Angela Dimitrakaki est membre de plusieurs comités consultatifs, notamment du projet interdisciplinaire Decolonize Hellas. Elle donne de nombreuses conférences à travers l’Europe et est une activiste féministe et antifasciste engagée.
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- • Elke Krasny
Elke Krasny est professeure d'art et d'éducation à l'Akadémie der bildenden Künste de Vienne. Elle est une théoricienne féministe de la culture, une chercheuse en urbanisme, une curatrice et une autrice. Les travaux de Krasny portent sur les questions de justice écologique et sociale dans le contexte historique actuel, et plus particulièrement sur les pratiques de soin et de sollicitude dans les domaines de l'architecture, de l'urbanisme et de l'art contemporain. Avec Angelika Fitz, elle a publié Critical Care. Architecture and Urbanism for a Broken Planet (MIT Press, 2019). Avec Sophie Lingg, Lena Fritsch, Birgit Bosold et Vera Hofmann, elle a édité Radicalizing Care. Feminist and Queer Activism in Curating (Sternberg Press, 2021). Son livre à paraître Living with an Infected Planet. Covid-19 Feminism and the Global Frontline of Care développe une perspective féministe sur les imaginaires de la guerre et les réalités du soin en temps de pandémie.
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- • Xabier Arakistain
Xabier Arakistain (Madrid, 1966) est un curateur féministe qui vit à Bilbao. Xabier Arakistain a intégré la catégorie du sexe en tant que critère curatorial dès sa première exposition, Trans Sexual Express (BilbaoArte, 1999). Entre 2001 et 2003, il a inscrit la parité sexuelle au programme d'expositions de la Fundación BilbaoArte Fundazioa et, de 2003 à 2006, il a animé les débats sur l'art et le féminisme lors des forums des spécialistes en art contemporain ARCO. En 2005, il a lancé Manifiesto Arco 2005, exigeant que les administrations publiques adoptent des mesures concrètes pour mettre en œuvre l'égalité entre les sexes dans le domaine de l'art, qui a inspiré l'article 26 de la loi espagnole sur l'égalité. Il a été le directeur du Centro Cultural Montehermoso Kulturunea, Vitoria-Gasteiz, de 2007 à 2011, et en a fait une institution pionnière dans l'élaboration et l'application de politiques féministes dans les domaines de l'art contemporain, de la pensée et de la culture. Arakistain a également été curateur d'expositions rétrospectives consacrées à des pionnières de l'art féministe comme Margaret Harrison, Judy Chicago et les Guerrilla Girls, ainsi que d'expositions collectives comme Kiss Kiss Bang Bang, 86 steps in 45 Years of Art and Feminism ou encore Kick in the eye. Eight feminist strategies to interrupt the male gaze.
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- • Elisabeth Lebovici
Critique d’art, Elisabeth Lebovici (docteure en esthétique) fut journaliste à Libération (le-beau-vice.com). Elle est la co-auteure, avec Catherine Gonnard, de Femmes Artistes/ Artistes Femmes, Paris, de 1880 à nos jours (Paris, Editions Hazan, 2007). Son plus récent ouvrage, Ce que le sida m’a fait. Art et activisme à la fin du XXe siècle (Zurich, JRP Ringier, « lectures Maison Rouge », 2017) a reçu le Prix Pierre Daix 2017. Elle co-dirige depuis 2006 (avec Patricia Falguières et Natasa Petresin-Bachelez) un séminaire à l’EHESS, « Something You Should Know : Artistes et Product·eur·rice·s »